Poésie : Quand Belhassen Chennoufi vous tend une POMME…ne la refusez pas !

Notre « volet poésie » s’est encore enrichi, ce vendredi 26 mars 2021, d’un magnifique poème rédigé de la plume artistique de notre grand artiste complet « si Belhassen Chennoufi », une personnalité qui n’est point « incognito », et que beaucoup d’entre-vous ont déjà rencontré ou entendu chanter et gratter son inséparable guitare, et ce, dans divers lieux tels que le club Tahar Haddad à la Médina de Tunis, et ailleurs.

Nous vous laissons découvrir ce poème tout en l’invitant à y participer assez-souvent.

Découvrez donc ce magnifique poème :

Fruits ! A mon secours

Elle tendit la main et offrit à l’homme

Ce qu’il ne pouvait refuser : une pomme

Du paradis des cieux, excommunié

Le verdict tombe.  Il sera jardinier !

Atterrissant sous la colère des cieux

Ses os souffrirent de l’hiver rigoureux

Une orange brilla dans les ténèbres

Eloignant toute procession funèbre

Il en plantera tant et tant qu’il put

Qu’il  répandît à toute sa tribu

L’orange enfanta des ses pépins dit-on,

Citrons et clémentines à profusion

Le voici fouinant la terre au printemps

Que ne vois-je, se dit-il, le cœur palpitant 

Des lèvres aussi suaves que celles d’Eve !

Il n’en a pas vu autant, même en rêve !

Il n’osait y poser sa main rugueuse

Au risque d’égratigner la pulpeuse

Que seule sa lèvre pouvait embrasser

Et scruter sa sève sans se lasser

Fraises, framboise, mûres, jujubier et cerises

S’offraient à ses sens, tout autant exquises

Bientôt poires et prunes prennent part à la fête

Et  la  pomme qui lui tourne toujours  la tête

Sous la canicule Adam bêche encor’

Ayant en ses doigts la clé du trésor

Melons et pastèques étancheront

Sa soif, durant la brulante saison

Soudain, une forme bizarroïde

Sous une tunique hérissée de glochides

Se dévoile,  fier, le  Hendi, Sultan

Des figues et de tous les fruits dit-on !

Même si les feuilles meurent et tombent l’automne

Bien des fruits  poussent encore et rayonnent

L’éclat des dattes du haut des palmeraies

Balisera son chemin sans danger

Quoi de mieux que les siestes grenadines

Pour nous faire profiter des protéines

De la pulpe juteuse de la grenade

Et des coings déguisés en marmelade.

Grâce aux fruits exquis des quatre-saisons

L’homme croyait atténuer sa sanction

Le diable, jaloux de ses conquêtes

Avec le pesticide gâcha sa fête

Belhassen Chennoufi

21 janvier 2021