Quand reprendre le running après la Covid-19 ?

Après la pandémie de la COVID-19, cette maladie qui sera bientôt de l’histoire ancienne, vous n’avez qu’une envie : rechausser vos chaussures de running ? L’entraîneur sportif Paul Van den Bosch, fondateur de l’appli Start 2 Run, et le Pr François Carré, cardiologue et médecin du sport nous expliquent comment reprendre la course à pieds de façon safe et progressive.

Le Professeur François Carré, cardiologue et médecin du sport au CHU Pontchaillou de Rennes, rappelle en préambule la différence entre une forme légère et une forme plus sévère de la COVID-19. La première est « plus ou moins une grippe qui disparaît dans les 7 à 8 jours sans symptômes persistants ni lésion du myocarde apparente. » Apparente, car les formes légères ne nécessitant pas d’hospitalisation, aucun contrôle n’est effectué pour vérifier les éventuelles atteintes du myocarde. « Les COVID longs sont eux associés à une persistance des symptômes pendant environ 12 semaines », poursuit le Pr Carré.

A noter, le coronavirus est une maladie qui affecte, entre autres, les systèmes pulmonaires et cardiaques, extrêmement sollicités pendant la course à pieds. C’est pourquoi, que vous ayez fait une forme légère de COVID-19 (sans symptômes persistants) ou une forme plus sévère (avec des symptômes type maux de tête, anosmie, troubles de la mémoire, fatigue, qui durent), la reprise des footings doit se faire de façon progressive.

QUAND REPRENDRE LA COURSE À PIEDS ?

Pour l’heure, les données sont encore limitées et les médecins manquent de recul pour connaître la durée optimale avant la reprise. Mais certains consensus se profilent. Si vous avez été atteinte d’une forme légère et qu’après 7 jours vous n’avez plus de symptômes, vous pouvez reprendre la course à pieds progressivement sans toutefois reprendre immédiatement la même charge d’entraînement qu’avant la maladie. Une étude parue dans le « British Medical Journal » conseillait une période de 5 à 6 semaines, après l’arrêt total des symptômes, avant la reprise de l’activité physique au même rythme qu’avant la maladie. La patience est de rigueur.

Si vous avez été atteinte d’une forme plus sévère, avec des symptômes persistants, il peut être bon de faire un bilan chez votre médecin avant de vous élancer à nouveau sur les pistes. En effet, « La COVID-19 peut avoir provoqué des lésions au niveau des poumons mais aussi du cœur, il est important d’avoir reçu le feu vert de son médecin », conseille Paul Van den Bosch, entraîneur et auteur de nombreux livres sur le running.

Dans tous les cas, la reprise ne peut se faire que s’il n’y a plus aucun symptôme. Pas question de retourner courir si vous souffrez encore de maux de tête, que vous avez de la fièvre, des douleurs musculaires… Ces signes indiquent que vous n’êtes pas encore totalement remise. « Si les symptômes persistent, il faut consulter son médecin traitant pour qu’il nous oriente vers le spécialiste adapté : un pneumologue si l’essoufflement persiste, un cardiologue si le cœur s’emballe encore, un rhumatologue en cas de douleurs articulaires », insiste le Pr Carré. Et l’entraîneur Paul Van den Bosch d’ajouter : « Il est inutile de commencer les entraînements trop tôt. Un corps malade ne peut pas s’entraîner. En plus de cela, s’entraîner avec une infection, surtout s’il s’agit d’une infection du muscle cardiaque, peut être vraiment nuisible à votre santé. »

LES SIGNES À SURVEILLER

Les symptômes ont disparu, vous avez l’envie et l’énergie d’en découdre avec les sentiers et le bitume. Très bien ! La reprise de l’activité physique est toujours très positive. Toutefois, lors des premières sorties, soyez vigilante et restez à l’écoute de vos ressentis, encore plus qu’en temps normal. « Reprendre l’activité physique peut révéler des symptômes qu’on n’a pas dans la vie de tous les jours, explique le Pr Carré. Si à la reprise vous avez un peu moins la pêche, que vous avez des petites courbatures, c’est normal c’est la reprise. Mais, si à l’effort votre cœur bat trop fort ou anormalement vite, que vous êtes essoufflée de façon inappropriée et qu’éventuellement vous avez des douleurs articulaires, mieux vaut consulter votre médecin. »

LE BON RYTHME DE REPRISE

Nos deux experts sont unanimes, la reprise ne peut se faire que de façon progressive quelle que soit la forme de COVID contractée : « Ce n’est pas parce que tous les symptômes ont disparu que tout est rentrée dans l’ordre » insiste le cardiologue François Carré. D’où la nécessité d’y aller doucement. « Votre niveau d’entraînement va dépendre principalement de l’intensité et de la durée de la maladie que vous avez traversée, précise Paul Van den Bosch. Commencez par augmenter progressivement le volume d’entraînement, puis seulement augmentez l’intensité. Prévoyez une semaine de récupération toutes les 2 ou 3 semaines ». L’idéal étant à la reprise d’alterner marche et run lors des premières sorties, ou de reprendre avec un sport un peu moins exigeant comme le vélo ou la natation (à rythme modéré). Vous pourrez reprendre votre rythme de croisière au bout de 5 à 6 semaines environ.

DU TEMPS POUR RETROUVER SON ANCIEN NIVEAU

Une fois guéri, le corps a besoin de temps pour retrouver sa forme d’antan. « Il se peut que vous deviez repartir d’un niveau très bas, parfois même du niveau des débutants », prévient le coach sportif. Cela peut paraître ingrat, mais petit à petit, à force de patience et d’entraînement vous pourrez certainement retrouver vos performances et votre aisance d’avant. Un laps de temps qui varie toutefois énormément d’une personne à l’autre : « Cela peut aller de quelques jours pour certaines personnes à 3 semaines voire plus pour d’autres » prévient le Pr Carré.

Enfin, même si la reprise est laborieuse, nos experts conseillent de reprendre dès que l’on peut l’activité physique tant ses bénéfices pour la santé et le bien-être sont nombreux : moins de fatigue, moins d’essoufflement, moins de problèmes de mobilité, un regain d’énergie, une amélioration de l’estime de soi… « La reprise de l’activité physique ne peut être que bénéfique, donc on n’hésite surtout pas. Mais on y va étape par étape, sans vouloir atteindre tout de suite des performances ! »

Source :  ELLE

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