Tunisie : « Amnesty International » appelle à une enquête impartiale et efficace sur la mort d’un jeune homme après son interpellation à Sidi Hassine
Amnesty International a appelé les autorités judiciaires tunisiennes à enquêter sur la mort d’Ahmed Ben Amara dans le quartier Sidi Hassine de la capitale, après son interpellation par la police le 8 juin dernier.
Dans son communiqué, l’organisation a indiqué que la mort de Ben Amara avait déclenché des affrontements dans le quartier de Sidi Hassine où il vivait, alors que la sécurité recourait à l’usage de la force illégale, notamment des coups et d’autres mauvais traitements.
L’organisation a ajouté que les forces de sécurité ont imprudemment tiré des grenades de gaz lacrymogène dans des zones résidentielles, ce qui a entraîné l’étouffement d’un bébé de deux semaines, indiquant que d’autres manifestations pourraient avoir lieu dans les prochains jours.
De son côté, Amna Guellali, directrice adjointe de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International, a déclaré que les autorités tunisiennes devraient mener une enquête impartiale et efficace sur les circonstances suspectes de la mort d’Ahmed Ben Amara.
Guellali a ajouté : « La mort d’Ahmed Ben Amara a suscité l’indignation parce que les Tunisiens ne croient pas que les auteurs seront tenus responsables, d’autant plus que les forces de police ont répondu par la suite par la force illégale et davantage de coups et de torture », ce qu’elle a considéré comme la preuve qu’elles n’avaient pas peur d’être tenues pour responsables.
L’organisation a cité l’avocat de la famille d’Ahmed, Yassin Azaza, disant que les autorités ont intimidé les témoins et que les forces de sécurité ont confisqué le téléphone portable d’un voisin qui a filmé l’arrestation, et que 3 témoins oculaires ont refusé de témoigner devant le juge d’instruction avant de les protéger, soulignant que les policiers qui ont arrêté Ahmed Ben Amara exercent toujours au commissariat de Sidi Hassine.
A noter qu’à la suite de la mort d’Ahmed Ben Amara, des affrontements ont éclaté dans les jours suivants entre les habitants du quartier Sidi Hussein et les forces de sécurité, et Amnesty International a recensé 6 cas de mauvais traitements graves et de ciblage direct de manifestants avec force illégale.
Source : RT (d’après Mosaïque FM)