Du coup de force en Tunisie à la chute de Kaboul, l’islamosphère ébranlée

« Islam politique et armé » : de la jubilation sur « Ennahdha en Tunisie » à l’euphorie sur la « conquête de Kaboul »

C’est un télescopage d’événements forcément marquant. Deux modèles de l’islam politique ont connu des destins opposés. Ennahda, adepte du compromis, a été écarté du pouvoir en Tunisie juste avant que les talibans ne fassent leur entrée triomphale à Kaboul. Les réactions, débats et invectives fusent parmi les mouvements islamistes de toute obédience. Avec des positionnements parfois surprenants, raconte le site de la chaîne Al-Hurra.

Du 25 juillet à Tunis au 15 août à Kaboul, cela fait un court laps de temps. Et pourtant, ces trois semaines ont ébranlé le monde des islamistes, de quelque obédience qu’ils soient et où qu’ils se trouvent.

Tous sont contraints de se positionner ou de se repositionner, avec à terme d’importantes répercussions sur la sécurité et la stabilité du monde musulman. D’une manière ou d’une autre, leurs conclusions détermineront les relations que ces groupes auront les uns avec les autres, ainsi qu’avec les régimes en place.

Ennahdha où la défaite du compromis

C’est avec une joie malveillante que les djihadistes ont accueilli les événements à Tunis, constate Aaron Zelin, du Washington Institute [dans un article du 12 août]. Il souligne l’embarras dans lequel se trouve le parti Ennahda [principal parti islamiste de Tunisie, proche des Frères musulmans], depuis le coup de force du président Kaïs Saïed.

Ces adeptes d’un islamisme combattant y voient la confirmation que “la démocratie douche les espoirs des partis islamistes modérés” et une “preuve supplémentaire que c’est le djihad et la charia qui constituent la voie à suivre”.

Selon un théoricien du djihad, Abou Mahmoud Al-Falastini, qui vit à Londres, cet enchaînement des événements montre qu’il “n’y aura aucun changement sans l’usage de la force pour défaire les connexions de l’État profond. La voie de la démocratie ne peut aboutir au règne de la charia ni à l’État islamique.”

Les Frères musulmans trop pacifistes pour les djihadistes

Et c’est en toute logique qu’il profite de l’occasion pour jeter une pierre dans le jardin des “adeptes de la voie pacifique”, en l’occurrence les Frères musulmans. Il les accuse de “flétrir la victoire des talibans de peur que celle-ci serve d’…

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Photo : Un groupe de talibans sur un véhicule patrouillant dans Kaboul, Afghanistan, le 23 août 2021. PHOTO / WAKIL KOHSAR / AFP

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