COP26 : les scénarios du dernier rapport du GIEC qui montrent que la crise est là
Les experts du climat de l’ONU l’ont montré dans leur dernier rapport : l’humain est responsable du changement climatique. La COP26 doit permettre d’agir pour en atténuer les effets.
Dans leur dernier rapport publié cet été, les experts intergouvernementaux du climat se voulaient clairs : le changement climatique observé ces dernières années est la conséquence directe des activités humaines, et les données scientifiques qui nous parviennent depuis des années en constituent la preuve irréfutable. Alors que la COP26 s’est ouverte ce dimanche à Glasgow, en Ecosse, l’enjeu est de renforcer les politiques permettant d’agir concrètement sur le climat.
Le changement climatique n’est plus une affaire lointaine, c’est une réalité qui s’observe désormais partout. Certains changements engagés sont irrémédiables, et il s’agit aujourd’hui d’en atténuer les effets. Tous les scénarios envisagés par exemple sur l’évolution de la température moyenne du globe montrent que celle-ci devrait atteindre au minimum du plus +1,5°C ou +1,6°C par rapport à l’ère préindustrielle autour de 2030. Et ces dernières années les projections sont devenues pessimistes, car ce seuil pourrait être atteint dix ans plus tôt que la précédente estimation du Giec il y a trois ans. D’ici la fin du siècle, le seuil de +1,5°C, une des limites clé de l’Accord de Paris, serait dépassé, d’un dixième de degré jusqu’à près de 1°C, selon les scénarios.
Ces fractions de degrés ne sont pas anodines expliquent les scientifiques. « Tout réchauffement additionnel induit à l’échelle régionale des changements dans ces extrêmes » explique ainsi le Giec. Par exemple, chaque 0,5°C supplémentaire de réchauffement climatique provoque des augmentations clairement perceptibles de l’intensité et de la fréquence des températures extrêmes, y compris des vagues de chaleur.
En amont de cette COP26 les annonces de « neutralité carbone en 2050 », se sont succédé. Cela signifie que les pays qui s’engagent dans cette voie promettent que d’ici 2050 leurs émissions de gaz à effets de serre (comme le CO2 ou le méthane) ne dépasseront pas leurs capacités d’absorptions (par les forêts par exemple, ou via des technologies plus complexes de captage de CO2). Fixés lors de la COP 21 en 2015 les premiers engagements des Etats sur leurs émissions devaient être revus à la hausse.
Contenir les émissions pour contenir le réchauffement
D’autant que depuis 1960, les forêts, sols et océans ont absorbé 56% du CO2 émis dans l’atmosphère par les activités humaines. Sans cette aide de la nature, la planète serait déjà beaucoup plus chaude et inhospitalière. Mais ces puits de carbone, alliés cruciaux dans le combat contre le changement climatique, montrent des signes de saturation, et le pourcentage de CO2 qu’ils absorbent devrait diminuer au cours du siècle.
Des centaines de millions de personnes sont d’ores et déjà concernées par le changement climatique. Mais l’avenir s’annonce particulièrement menaçant si des actions rapides ne sont pas prises pour endiguer l’évolution du climat. Le niveau des océans par exemple a augmenté d’environ 20 cm depuis 1900. Mais le rythme de cette hausse a triplé ces dix dernières années sous l’influence grandissante de la fonte des calottes glaciaires. Ainsi même si le réchauffement est limité à +2°C, les océans pourraient gagner environ 50 cm au XXIe siècle et cette hausse pourrait atteindre près de 2 mètres d’ici 2300, soit deux fois plus qu’estimé par le Giec en 2019. En raison de l’incertitude liée aux calottes, dans le scénario du pire, les experts ne peuvent pas exclure une augmentation de 2 mètres d’ici 2100.
L’espoir d’un accord sur le méthane
Outre les questions de marchés de carbone, ou de financement entre le Nord et le Sud, cette COP26 sera également l’occasion de s’attaquer à la problématique des émissions de méthane. Ce gaz à effets de serre est considéré comme 30 fois plus puissant que le CO2 dans le réchauffement climatique. Or les émissions ont explosé ces dernières années. Les concentrations de CH4 dans l’atmosphère, auxquelles contribuent les fuites venues de la production de gaz, les mines, le traitement des déchets et le bétail, dans l’atmosphère sont à leur plus haut depuis 800 000 ans. Si les émissions de CH4 ne sont pas réduites, cela pourrait saper les objectifs de l’Accord de Paris.
L’espoir porte notamment sur le fait que contrairement au dioxyde de carbone, ce gaz a une durée de vie relativement courte dans l’atmosphère. En clair, réduire dès à présent et drastiquement les émissions de méthane aurait un impact rapide sur le changement climatique.