Le président algérien : il n’est plus question de coopération avec la France, quant au Hirak, maintenant, c’est moi !
Dans un entretien accordé au magazine allemand Der Spiegel, le président algérien Abdelmadjid Tebboune revient sur les propos tenus par Emmanuel Macron en septembre dernier : des propos graves, qui ont sévèrement et durablement entamé la relation entre les deux pays, affirme-t-il.
“On ne touche pas à l’histoire d’un peuple et on n’humilie pas les Algériens.”
Dans un entretien accordé au Spiegel cette semaine, le président algérien Abdelmadjid Tebboune est revenu sur les tensions entre la France et l’Algérie depuis les propos tenus par Emmanuel Macron en septembre dernier.
“Ce qui est ressorti, indique le président algérien en réponse à une question de l’hebdomadaire allemand, c’est la vieille haine des dirigeants coloniaux, pourtant je sais que Macron est loin de penser ainsi. Alors pourquoi de tels propos ? À mon avis, c’était pour des raisons électorales. C’est le même discours tenu depuis longtemps par le journaliste d’extrême droite Éric Zemmour : l’Algérie n’était pas une nation, seule la France a fait du pays une nation. Avec cette déclaration, Macron s’est rangé du côté de ceux qui justifient la colonisation”.
“En relançant complètement inutilement une vieille querelle”, le président français a “violé la dignité des Algériens. Nous n’étions pas des sous-hommes […] avant l’arrivée des Français”, poursuit Abdelmadjid Tebboune.
Pour lui, les relations entre les deux pays sont durablement entamées : il n’est plus question désormais de coopération avec la France.
Le président algérien, également interrogé par le Spiegel sur la situation dans son pays, nie toute difficulté économique ou politique et conclut par ces mots :
« Le Hirak, le soulèvement, c’est fini. Le Hirak, maintenant, c’est moi.”