L’Algérie arrête des proches d’une dissidente recherchée
Les autorités algériennes ont arrêté la mère et la sœur de la militante recherchée Amira Bouraoui quelques jours après son départ pour la France, ont rapporté dimanche un groupe de défense des droits et une radio.
Bouraoui, médecin franco-algérienne de formation, avait été arrêtée la semaine dernière en Tunisie et risquait d’être expulsée vers l’Algérie, mais elle a finalement pu embarquer lundi soir sur un vol vers la France.
La femme de 46 ans a été condamnée en mai 2021 en Algérie à deux ans de prison pour « offense à l’islam » et pour insulte au président.
Son départ, suite à l’intervention française, a créé un incident diplomatique entre Alger et Paris, l’Algérie rappelant son ambassadeur de France pour consultations.
Samedi, des agents à Alger ont arrêté sa mère, Khadidja Bouaroui, 71 ans, et sa sœur Wafa et ont perquisitionné leur domicile, ont rapporté le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) et Radio M.
Tôt dimanche, Wafa a été libéré mais la mère de Bouraoui a été maintenue en détention et transférée à Annaba près de la frontière avec la Tunisie, a indiqué le CNLD.
Un cousin qui vit à Annaba a également été arrêté, selon les informations.
L’Algérie, dans un communiqué publié mercredi par la présidence, « proteste fermement contre l’exfiltration clandestine et illégale » d’Amira Bouraoui via la Tunisie vers la France.
Le président Abdelmadjid Tebboune a également ordonné le rappel de l’ambassadeur Saïd Moussi « avec effet immédiat ».
Les relations entre la France et l’Algérie étaient glaciales depuis l’automne 2021 mais se sont réchauffées lors de la visite du président français Emmanuel Macron à Alger en août dernier.